Durant la Seconde Guerre mondiale, Mahito perd sa mère dans un incendie. Intervient alors un mystérieux héron cendré… On retrouve tout l’univers du maître japonais dans cette fresque luxuriante, débridée et délicate. Un graphisme superbe, une fantasmagorie étonnante qui mêle fantaisie et gravité. La clé du film ? Ne pas chercher à comprendre et se laisser emporter par cette beauté… Pour son ultime long métrage, c’est comme si le maître de l’animation japonaise, 82 ans, avait voulu invoquer tous ses fantômes en même temps, à commencer par ceux de sa propre enfance, entre une mère souvent hospitalisée (elle était tuberculeuse) et un père absorbé par son travail à la tête d’une usine d’armement, comme celui du jeune Mahito. Enfants et vieillards, liens familiaux, bestiaire fantastique aux pouvoirs ambigus, magie noire et blanche, préservés au cœur, immense et palpitant, d’un film-archive : rien ne meurt, tout se conserve et se transforme. À la place du testament attendu, Hayao Miyazaki nous communique un désir d’éternité.